Promenade dans le Frau :
Nous sommes sur l’emplacement d’un four à fer. Les scories qu’on trouve sous nos pieds en apportent une preuve incontestable.
Pour fabriquer du fer, il faut certes du minerai de fer, qu’on trouve sur la commune même, sous forme de « rufes », pierres rouges ou marron, qu’il faut broyer.
On les trouve aux environs du bourg dans les terrains de « Bouriane ».
Mais il faut surtout beaucoup de bois.
Ici dans le Frau, il y avait une forêt.
C’est ce qui explique que des fours qui en consommaient de grandes quantités aient pu y fonctionner.
Le bois devait être utilisé sur place, car le transport était difficile et coûteux.
Il fallait d’abord fabriquer le charbon de bois pour le mélanger au minerai broyé et ensuite il fallait chauffer ce mélange pendant des heures pour provoquer la coulée.
On sait qu’à la fin du XIIIe ième siècle les fours rudimentaires appelés renardières sont remplacés par des forges catalanes (fours de 4 à 5 mètres) de rendement supérieur mais très gourmands en combustible ( pour traiter 200kg de minerai, 35 stères de bois sont nécessaires pour obtenir 50 kg de fer).
Après la guerre de 100 ans des ferriers venus des Pyrénées, du Rouergue et d’ailleurs, affluent dans la région, attirés par la présence du minerai (voir vallée de la Masse).
Et les conditions avantageuses faîtes par les seigneurs Bourians désireux de repeupler leur contrée dévastée par les guerres.
L’essor de cette industrie locale n’aurait pas été possible sans la présence du couvert forestier abondant du Frau qui assurait le combustible nécessaire à l’exploitation du minerai.
Dès le XVIe siècle, la raréfaction du combustible bois concourt à la régression de l’exploitation du minerai de fer.
En un siècle, l’homme, pour fournir son activité industrielle et pour trouver la place de cultiver, de s’alimenter et installer ses enfants de plus en plus nombreux, a fait disparaître la forêt du Frau.
Pour en savoir plus sur l’industrie du fer en Bouriane, vous pouvez aller visiter le musée du fer de la commune de Lherm.
Lors du creusement de la retenue d’eau voisine vers 1966, les agents de l’ONF (dont Mr TUSSAC) qui surveillaient les travaux ont aperçu une grande pierre soulevée par l’engin qui remuait le sol.
N’ayant pu intervenir de suite, cette pierre est restée dans les matériaux qui constituent le barrage.
Comme trouvée ailleurs, cette pierre servait à recueillir la coulée de fer, c’est une autre preuve de l’existence du four.