Promenade dans le Frau :
Située au lieu-dit Les sagnettes (petites tourbières), à l’étape n°3 du circuit d’interprétation de l’ENS des landes du Frau, on trouve la Maison de la « Toun ».
Elle est située au-dessous du lac du bas sur un terrain privé où poussent les feuillus, en bordure des terrains communaux plantés de résineux.
Il s’agit des ruines (fond de murs) de deux petits blocs, un servant d’habitation, l’autre d’étable et d’un appentis.
Au sud-ouest, les reste d’un muret de pierres marquent la limite de l’ancien jardinet.
Le talus situé derrière ces bâtiments laisse affleurer des pierres calcaires, ce qui permet de penser que les matériaux qui ont servi à construire ces bâtiments ont été trouvés sur place.
Les occupants de ces lieux étaient propriétaires d’environ 6ha de terrain, dans le secteur, constitués de prés, terres, pâtures et bois dont une châtaigneraie de 1ha 14a 50ca.
La dernière occupante de cette maison a été madame RIGAL Jeanne née DESPRAT dite « La Toun ».
Elle était née en 1839 à Cahors, de père inconnu, mariée à RIGAL Antoine, le 29 septembre 1861 à Lavercantière, ils n’avaient pas d’enfants.
Le mari Antoine RIGAL était meunier.
Il exploitait avec un frère et une sœur, le moulin de Gougnet qui existe toujours sur le Céou à côté du village de Curebourset, commune de Concorès, tandis que sa femme vivait dans le Frau.
Le mari n’est venu dans cette maison que les dernières années de sa vie. Il y est décédé en 1908 à l’âge de 75 ans.
La « Toun » femme tranquille et sociable, vivait en travaillant ses parcelles.
Elle avait de beaux légumes, puis l’âge venu, restée seule, elle se rendait toute la journée chez Magot à Millac.
Elle les aidait et y mangeait.
Elle rentrait tard le soir chez elle seulement pour dormir.
Elle voulut donner ses biens moyennant soins à cette famille, mais celle-ci était déjà bien pourvue, elle lui conseilla de se « donner » à la famille Sabrou de Laville qui en avait davantage besoin.
La « Toun » alla dans cette famille et y mourut en 1919 à l’âge de 79 ans.
Entre temps, pendant au moins la période de 1906 à 1913, était présente auprès de la « Toun », la nièce de son mari, Emilie Rigal, née à Florimond-Gaumier en Dordogne le 20 octobre 1878.
Cette dernière serait allée à Paris, y aurait eu une fille prénommée Andrée qu’elle aurait laissée à une connaissance (amie ou cousine).
Elle serait revenue car elle était malade et serait restée auprès de sa tante.
De cette époque restent encore sur place des fleurs et des plantes d’ornement qu’elles cultivaient ensemble (vigne vierge, mahonia, pervenches, buis, lilas…).
Emilie Rigal mourut là en 1913 à l’âge de 35 ans.
Andrée, fille d’Emilie, aurait bien réussi.
Elle aurait été mariée à un anglais.
Des témoins l’aurait vue une fois à Lavercantière, à l’hôtel Destal, entre les deux guerres avec son mari.
Ils avaient une belle voiture.
Elle était venue voir le pays de sa mère.
Aux Sagnettes, il y a eu, à l’époque de la « Toun », de beaux légumes et de belles fleurs.
Le paysage était bien dégagé, il n’y avait pas de résineux sur le terrain communal, à ce moment-là.
La « Toun » aimait parler avec les pâtres qui amenaient leurs troupeaux dans le communal voisin.
La maison bien que très petite était bien orientée au sud, protégée côté nord par le talus.
Par la suite la toiture a été démontée pour être réutilisée ailleurs.
Pendant la guerre de 1939-1945, cette maison, déjà ruinée, servait de lieu de rendez-vous aux maquis du Frau.