L'histoire de Lavercantière
Le village de Lavercantiére s’est formé autour d’un prieuré de l’abbaye de Marcilhac. L’église y constitue donc logiquement le cœur de l’agglomération en même temps que son édifice majeur.
En marge de l’église, le lignage seigneurial local, vassal des Gourdon y établit, dés le XIIe siècle, un repaire (autrement dit manoir) dont il a porté le nom et qui deviendra au XVIIe siècle un véritable château.
La famille de Lavercantiére semble avoir acquis un certain relief à la fin du XIIe siècle et dans les débuts du XIVe et c’est sensiblement de cette époque que datent à la fois l’édification de l’église actuelle et les parties les plus anciennes du château.
A l’exception de ces deux édifices majeurs que sont l’église et le château, seuls les traces d’une fenêtres gothique, sur une maison du village, attestent de l’existence d’une agglomération dés le moyen-âge. Pour les plus anciennes, les autres maisons de Lavercantière ne semblent pas antérieures au XVIe siècle, indice que les reconstructions qui suivirent la guerre de cent ans furent conséquentes.
Il semble que la seconde moitié du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle aient constitué à Lavercantiére une seconde époque de renouveau qui a laissé des traces architecturales importantes.
Le château fait alors l’objet d’un plan ambitieux de modernisation de même que l’église dont les anciennes voûtes gothiques sont remplacées par des voûtes d’arrêtes (1703). Dans le village, la fidélité aux formes gothiques contraste avec le classicisme des deux monuments. L’anneau de maisons à pans de bois et encorbellement (en partie disparus) qui enserre l’église et son cimetière est alors reconstruit comme en témoigne l’une de ces maisons, dotée d’un linteau en accolage daté de 1681
Le XVIIIe siècle marque de nouvelles campagnes de construction tant au château, qui prend alors son aspect actuel qu’à l’église (1755).
L’importance de ces renouveaux successifs fait que les formes anciennes du village sont difficiles à restituer. La topographie du site le dessin angulaire de l’une des maisons et la présence de porches suggèrent le tracé d’anciennes enceintes ou clôtures successives, constitués par le front de maisons jointives, qui ont pu se greffer sur l’enclos du prieuré et les murailles du château.
En contrebas, les maisons qui portent surtout la trace des débuts du XIXe siècle auraient donc participé d’un faubourg comme le laisse supposer leur organisation en épi le long d’une rue publique approximativement rectiligne.
Depuis la constitution du cadastres napoléonien, on constate que la physionomie du village a été profondément modifié. On serait tenté de considérer que la percée routière constitue ici l’événement le plus marquant. De fait, l’érosion de la forme villageoise, due pour l’essentiel à la disparition d’un certain nombre des constructions (plus d’un tiers) a marqué profondément encore le paysage de Lavercantière. L’importance des délaissés et des espaces vacants traduit bien ici l’ampleur de cette déprise de même que l’intrusion au centre même du village, d’un pavillon résidentiel de type péri-urbain à l’emplacement de l’une des plus anciennes et des plus emblématique maisons villageoises, détruite à l’occasion (presbytère). A la mesure de l’importance de la dislocation dont le village est victime depuis le début du XXe siècle, sont les efforts de la population villageoise pour en atténuer l’impact par un paysagement végétal de qualité. Le fleurissement de Lavercantière est sur ce point remarquable et participe pleinement à la redéfinition du caractère des lieux.