Promenade dans le Frau :

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Constitué de dépôts fluviaux datant de l’ère OLIGOCENE (37 à 25 millions d’années avant J.C.), le FRAU présente un sol et une flore très différents de ceux du causse du QUERCY environnant.

Les hommes se sont adaptés à cette situation.
- Sur le causse, ils ont construit les gariottes ou cabanes de pierre.
- Dans le Frau et aux alentours, ils ont construit des LOGES ou cabanes couvertes de « bru » (bruyère arbustive).

A l’origine destinées à l’habitation, les loges ont par la suite été situées auprès des maisons et des granges pour servir de hangars ou dans une parcelle éloignée de la maison pour abriter des intempéries, les hommes, le bétail et le matériel.

Hélas les loges réalisées uniquement de végétaux ont une longévité non comparable à celle des gariottes.
Elles durent de 15 à 30 ans, selon entretien de la couverture.

Au premier janvier 1995, il restait deux loges à Lavercantière et une à Peyrilles au lieu-dit « La Brugue ».
En raison de leur état de délabrement avancé et pour ne pas perdre irrémédiablement les techniques utilisées, des bénévoles se sont mobilisés pour construire une loge en respectant fidèlement les procédés traditionnels, qui ont pu être étudiés par l’observation et en interrogeant les derniers propriétaires.
Ces procédés s’étaient jusqu’alors transmis oralement d’un constructeur à l’autre.

Une première loge aux mêmes dimensions (10m x 5m) que celle de la famille Galan de Fontarabi a été construite en 1995. Très appréciée des promeneurs, elle a malheureusement été incendiée en 2017.

Pour la remplacer, une nouvelle loge aux dimensions plus modestes (5,50m x 3,50m) a été réalisée en 2021 à l’initiative du conseil municipal et de quelques bénévoles.
Les dimensions ont été réduites car il n’a pas été trouvé suffisamment de bru de qualité pour réaliser la couverture.

Cette loge a une superficie approximative de 18 m² Sa structure est une charpente rudimentaire non équarrie posée au sol.
Elle est constituée de deux fermes qui supportent 3 pannes horizontales (deux pannes latérales et une panne faîtière).
Ces pannes supportent 21 chevrons disposés de telle sorte qu’un bout est fermé en abside (côté pluie, en principe Ouest) et l’autre ouvert (Est).
Tous ces éléments sont en chêne, au sol ils sont posés sur des pierres pour éviter le poinçonnage et le pourrissement.
Le contreventement (ou stabilité horizontale) est assuré par deux jambes de force qui contrebalancent la poussée des chevrons de l’abside.
La couverture qui a nécessité environ 400 fagots de « bru » est accrochée sur des liteaux de jeunes pousses de châtaigniers.
La couche de « bru » épaisse de 30 cm environ est maintenue entre deux liteaux reliés par un lien (fil de fer).

La revue ethnologique QUERCY RECHERCHE, dirigée par monsieur OBEREIMER, avait consacré plusieurs articles aux loges végétales.
Ces publications nous ont aidé à prendre conscience de l’intérêt de ces constructions.
Monsieur OBEREIMER a soutenu et encouragé le projet et la réalisation de cette loge par des conseils et des visites en compagnie d’étudiants en architecture de l’école de la Villette à PARIS.

Cette loge destinée à perpétuer les techniques de construction qui allaient disparaître, nous invite à réfléchir sur les conditions de vie de nos anciens qui fabriquaient ces loges.
C’est un élément de notre patrimoine populaire et authentique que nous devons préserver.

Les promeneurs, les chasseurs, les touristes, les utilisateur s de l’ENS et tous ceux qui s’intéressent à la loge pour elle-même peuvent utimiser LIBREMENT cette construction à condition de la RESPECTER.

Ont été associés à cette réalisation :
- Les propriétaires des loges existantes, monsieur et madame GALAN et la famille DELRIEU de Lavercantière.
- Monsieur et madame CAMINADE de la Brugue, commune de Peyrilles.
- Le Conseil Municipal et les habitants de la Commune de Lavercantière.
- La Société de Chasse Rampoux – Lavercantière.
- Monsieur Obereimer et l’Association Quercy - Recherche.
- Le collège de Salviac, les classes de quatrième ont réalisé en 1995 une étude sur les loges de la Bouriane, sous la direction de leurs professeurs madame Bouzergui et monsieur Gaillet.

Attention, les matériaux son particulièrement inflammables.
Il convient de bannir tout feu autour de la loge (comme ailleurs dans tout le Frau).

Rappelons l’incendie de Juillet 2017, la loge a brulé, le feu a été apporté par quelqu’un volontairement ou non, on n’en sait rien.

Construire une loge coute très peu, surtout si on dispose des végétaux nécessaires sur place.
Mais cela demande beaucoup de travail pour s’approvisionner en végétaux et effectuer le montage de la loge.

Nous vous demandons d’être vigilants et de respecter ce travail.