Promenades dans Lavercantière :


4. Monument aux morts

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La première guerre mondiale fit 24 morts et la deuxième en fit deux.
Pour rendre hommage à tous ces jeunes disparus, les communes érigèrent dans les années 1920 des monuments aux morts sur les places des villages.
C’est par une délibération du 24 janvier 1924 que le conseil municipal de Lavercantière décida la réalisation de notre monument et en confia la tâche au sculpteur Emile Mompart de Salviac.
Fils d’un entrepreneur du bâtiment de Salviac, celui-ci, pacifiste convaincu, avait étudié la sculpture aux beaux-arts et participé à la guerre de 14-18. C’était un artiste averti, qui réalisa de très nombreuses sculptures, portails, caveaux, restaurations de châteaux (Beynac, Montfort, Les Milandes…) et qui participa à la création de nombreux monuments aux morts : Dégagnac, Rampoux, Saint Aubin de Nabirat, Cahors…
Pour lui rendre hommage, son nom a été donné au collège de Salviac.
Le monument aux morts de Lavercantière est une oeuvre originale.
Une femme de chez nous, s’incline sous le poids de la douleur, avec son bonnet, son châle, ses sabots de bois. Son mari, « poilu » portant moustache est couché à sa droite sous ses pieds, et son fils au visage imberbe, à gauche.
Le modèle qui a servi pour la sculpture serait une repasseuse de Salviac ayant perdu son mari et son fils à la guerre.
Deux mots en occitan, langue parlée par tous à l’époque dans nos campagnes « PAOURES DROLLES », traduisent mieux que de longs discours l’attachement de la population à ses enfants enlevés à son affection.
Le socle du monument en pierres rouges du pays représente le sang versé par les soldats de Lavercantière.
A noter enfin que pour montrer son importance, le monument est placé au milieu de la place principale du village.
Le caractère « pacifiste » du monument s’impose, car il ne montre que la douleur due à la guerre et laisse de côté l’héroïsme des soldats.
Par ces deux simples mots en occitan sont affirmées la préséance de cette culture et de cette langue sur celle qui a accompagné le malheur.
Le français ne servira pas à rendre hommage, ni à consoler.
Ce monument par sa beauté et son caractère particulier a fait l’objet de nombreux articles de presse, de reportages radio ou télé, en français ou en occitan.
Dans la future maison de la mémoire, une salle portera le nom d’Emile Mompart afin de lui rendre hommage. Outre le monument de Lavercantière, un aperçu des autres oeuvres de l’artiste sera présenté. Un livre écrit par sa famille pourra également être consulté.
Pour marquer le centenaire de la guerre de 1914-1918, un petit texte a été rédigé concernant l’existence de chacun des soldats « mort pour la France ». Ces textes sont disponibles sur internet sur le site de la commune de Lavercantière.
Ce travail nous a permis de constater que deux de ces soldats n’avaient pas été inscrits sur le monument aux morts.
Cette omission a été réparée en 2018.
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